Pôle AnimalExercice 2019-2020
Volinéo dans la tempête Covid-19
Des situations disparates selon les filières avicoles
A l’entrée en vigueur du confinement, les chaînes d’approvisionnement avicoles se sont adaptées au bouleversement des débouchés et aux effets dominos des restrictions sanitaires.
Le durcissement des mesures vis-à-vis du coronavirus a d’abord suscité la peur de manquer. La semaine d’avant confinement, les ventes en GMS ont bondi de 38 %. Parmi ces produits figuraient les œufs et la volaille du quotidien (poulets, dindes). Mais tous les produits avicoles n’ont pas connu le même succès. En effet, les consommateurs n’ont pas eu de raison particulière de se ruer sur des produits plus haut de gamme ou festifs, comme la pintade, la caille, le pigeon ou le canard. Et comme la Restauration hors foyer (RHF) est pour ceux-ci un débouché important, les metteurs en marché ont dû stocker, donner ou détruire.
La volaille traditionnelle fortement pénalisée en début de crise par la fermeture des foires et marchés a finalement tiré son épingle son jeu avec des transferts de marché et le développement des circuits-courts.
Rester proche des éleveurs pour passer le cap et construire l’avenir
Face à cette situation inédite, notre groupement Volinéo a à cœur de rester proche des éleveurs pour passer le cap et construire l’avenir. Difficile de savoir si cette crise va durablement changer le comportement alimentaire des Français. Le Bio, le local, le circuit-court et le commerce équitable ont connu une forte progression. Volinéo doit aller dans ce sens mais pas seulement. Il faut ajuster les volumes, continuer à être performant sur nos productions standards et poursuivre le travail entamé sur le bien-être animal. Ces temps troublés agissent finalement comme un accélérateur des mutations et des transitions en cours de nos filières.
La filière canards de Barbarie en grande difficulté
Déjà durement touchée depuis un an par des marchés à l’export en berne, la production de canards de Barbarie a subi de plein fouet la fermeture de la RHF. Les stocks de canards congelés sont au plus haut, et le groupement Volinéo n’a d’autre choix que de réduire de manière équitable la production. Les 70 éleveurs de canards que compte Volinéo sont accompagnés de manière individuelle car chaque cas est différent. Des groupes de priorité ont été définis. Depuis 2018, les demandes d’abattage se sont érodées tandis que les vides sanitaires augmentaient. La polyvalence impulsée par Volinéo ne suffit plus à compenser ces pertes de volume. La coopérative a validé un accompagnement financier des producteurs se voyant imposer des mises en suspens de leur bâtiment supérieures à six mois. Le département de la Vendée et les régions des Pays de la Loire et de la Nouvelle-Aquitaine ont également mobilisé des moyens financiers pour accompagner les filières canards et pigeons.
Au-delà des soutiens financiers de court terme, il faut surtout penser à l’avenir. Nous devons construire un modèle de production du canard à rôtir qui combine d’une part une production d’un canard plus adapté à la demande du marché et d’autre part un nouvel équilibrage de la valeur entre les maillons de la filière. Nous devons pour conserver la place de cette « belle production » chez les clients apporter tous les atouts à nos produits de canard : « Performance, nouvelle image et compétitivité ».
Restauration : le malheur des uns fait le bonheur des œufs
Depuis le 1er novembre 2019 les services de restauration collective scolaire ont l’obligation de proposer un menu végétarien au moins une fois par semaine conformément à la loi Egalim. Cette mesure devra être appliquée pendant deux ans. La filière œuf tire profit de cette expérimentation. De façon plus globale, les œufs renforcent leur présence dans le quotidien des Français. La transition vers l’alternatif est en cours sur le territoire français en lien avec les engagements pris par les clients des filières de s’approvisionner exclusivement en œufs alternatifs à horizon 2025. À Volinéo, depuis le démarrage de la filière en 2010, 100 % des élevages sont alternatifs. Le groupement compte aujourd’hui près de 450 000 poules dont près des 2 / 3 sont en production biologique. Il est à noter également le développement de la filière œufs équitables avec le label Agri-éthique.