Oui, on marche bien sur la tête !

Par Jérôme Calleau, Président

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, la tension monte dans le monde agricole et l’exaspération générale qui a démarré en Allemagne autour des taxes sur le carburant agite pour des raisons plus générales, les agriculteurs français. La bonne idée des panneaux renversés pour alerter sur le fait que l’on marche sur la tête, sonnait comme un cri d’alarme. Parce que oui, la coupe est pleine !

« On sert dans les cantines des aliments importés qu’on nous interdit de produire en France. Les agriculteurs ont l’impression d’être pris pour des idiots… On ne conteste pas les transitions mais on veut un agenda, des moyens et des exigences réalistes ».

« L’Europe importe des volailles ukrainiennes issues de fermes de 2 millions de poulets, quand en France les élevages de plus de 21 500 poules devront se soumettre à une directive sur les émissions industrielles ».

« Le Green Deal porte la vision d’une agriculture décroissante, et dans le même temps les importations ne cessent d’augmenter. Nous devons réaffirmer notre souveraineté alimentaire ! ».

« Le bio est en plein marasme, mais la planification écologique prévoit d’atteindre 25 % en 2030 ! Un fossé s’est creusé entre ceux qui produisent les lois et la réalité ».

« On ne peut avoir un gouvernement qui ordonne des prix bas et imposer des contraintes environnementales de plus en plus coûteuses ».

« Le malaise vient du décalage entre ce que dit le Président de la République et ce qu’on observe dans la chaine administrative. Il y a une surchauffe réglementaire ! ».

« L‘agriculture française est reconnue comme l’une des plus durables et il n’existe pas d’agriculteur climatosceptique ».

« Nous avons besoin d’innovation et de recherche. Cela passe notamment par la génétique ».

« Pour installer des jeunes nous devons montrer que notre métier revêt du sens tout en gagnant sa vie ».

La déconnexion des politiques et de notre Administration avec le monde agricole n’aura jamais été aussi prégnante et il a suffi d’une goutte d’eau pour que le vase déborde !