Exercice 2022-2023
La loi de l’offre et de la demande dans tous ses excès…
Par Jérôme Calleau, Président
Rarement les effets déraisonnables de la loi de l’offre et de la demande n’auront autant marqué les marchés.
Qui aurait pu penser que le prix de l’électricité qui avait atteint des sommets à plus de 1 000 € le MWh en août 2022 puisse retomber à 180 € en février 2023, alors que le contexte géopolitique reste toujours anxiogène. Comment faire dans les entreprises les bons arbitrages à l’achat sans céder à la panique ? Faut-il se couvrir sur la longueur ou pas ? Le gaz n’est pas en reste et dans son sillage, les engrais azotés, dont les cours se sont nettement repliés ces dernières semaines. Difficile de prédire l’avenir dans ce contexte.
Les cours des céréales sont soumis à des tendances hésitantes. Le vent de folie qui avait suivi l’invasion de l’Ukraine a bien faibli, mais il est difficile d’en tirer des conclusions. Et puis, la loi de l’offre et de la demande s’illustre ô combien sur le marché des productions animales. Après une année 2022 particulièrement pénible, les éleveurs de porcs se réjouissent d’un cours favorable qui atteint des niveaux jamais atteints, sous l’effet d’une baisse de l’offre. Même chose en viandes bovine et ovine…ainsi que l’œuf dont le marché n’était guère brillant avant 2022 et dont les prix se trouvent stimulés par la pénurie. Alors certes, les coûts augmentent sur les exploitations mais cette situation des marchés reste néanmoins une bonne chose. Il faut que ça dure ! Car on sait que les excès de la loi de l’offre et de la demande jouent malheureusement dans les deux sens. En lait de vache, on ne peut pas exclure une correction des prix à la baisse sur 2023 dans le sillage des cours des ingrédients, face à un meilleur équilibre production / consommation mondiale.
À l’heure où les consommateurs s’affolent de l’inflation, où les producteurs et les transformateurs s’inquiètent de l’augmentation des coûts, le juste prix reste celui qui permet à chaque maillon des filières de vivre correctement et au consommateur de continuer à acheter.
Chacun apprécierait davantage de stabilité. Mais entre loi de l’offre et de la demande exacerbée par la mondialisation des marchés, loi Egalim et vertus du commerce équitable, puis propension de tout à chacun à chercher le meilleur prix, ce n’est quand même pas simple de satisfaire tout le monde !
Retrouvez cet édito et l'actualité de mars 2023 dans le Cavac Infos 566.