Exercice 2020-2021
InVivo & Soufflet : un mariage de raison
Par Jérôme Calleau, Président
Qui aurait pu croire que l’Union nationale des coopératives agricoles InVivo puisse un jour envisager reprendre le capital du géant familial et multinational Soufflet ? Il est clair que les antagonismes culturels étaient forts. Mais l’intérêt de voir ce grand groupe privé rester français et l’intérêt par voie de conséquence, de contribuer par ce mariage, à davantage structurer les filières végétales -notamment à l’export- dans l’intérêt des producteurs français, ont su dépasser ces antagonismes historiques. La reprise du capital de Soufflet par InVivo devrait pouvoir intervenir d’ici la fin de l’année. Les deux groupes étant rentrés en négociation exclusive.
Il faut savoir que la famille Soufflet (Michel Soufflet 90 ans et son fils Jean-Michel 64 ans) n’avaient pas de succession. Le scénario le plus contrariant aurait donc été que le groupe soit vendu à un étranger. Seul InVivo pouvait comme acteur du secteur, envisager financièrement une telle opération.
Le groupe Soufflet c’est du négoce de grains (34 % du chiffre d’affaires), un département agriculture et vigne (26 %), du malt (18 %), un département meunerie et Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie (16 %), le riz et les légumes secs (cf. Vivien Paille) et d’autres activités comme le réseau de magasins « Pomme de Pain », Soufflet Ingrédients ; etc… Le groupe possède 4 silos portuaires (dont Rouen et Socomac à La Pallice). Alors quoi de nouveau au niveau de NOTRE territoire ? Je vous dirais que rien n’est susceptible de changer.
1/ Soufflet Agriculture continuera bien, à vivre « sa vie » de son côté.
2/ Il convient de ne pas faire d’amalgame entre InVivo (Union de coopératives) et Cavac localement. Cavac est adhérente d’InVivo mais ne détient que 1,75 % du capital de l’Union. La reprise du capital de Soufflet par InVivo ne modifiera donc pas la position de Soufflet sur le terrain qui reste et qui restera un concurrent pour Cavac sur les métiers de l’amont agricole (collecte, appro, nutrition). Et c’est important de le dire, car le maintien d’un tissu concurrentiel est légitime. Dans le même ordre d’idée, InVivo avait bien repris le capital de Jardiland mais Jardiland reste bien un concurrent pour nos Gamm vert localement.
3/ Dernière chose. Il serait tout aussi maladroit qu’inapproprié, de parler d’une victoire de la coopération sur le négoce. Ce n’est absolument pas la course à la taille, ni une compétition coop/négoce qui ont prévalu à cette opération ; laquelle a pour objectif essentiel d’aider l’agriculture française à relever ses nombreux défis, telle que l’amélioration de la valorisation des céréales françaises à l’export, en regroupant deux acteurs majeurs du trading de céréales.
Retrouvez cet édito et l'actualité de février 2021 dans le Cavac Infos 543.