Eau rage, eau désespoir !

Par Jérôme Calleau, Président

Deux nouveaux saccages de réserves de substitution cette mi-octobre : l’une en Charente, l’autre en Vendée sur la commune du Bernard. C’est un insupportable acharnement !

Créées pour sécuriser la production alimentaire en garantissant un accès à l’eau tout en pesant moins sur le milieu en période de sécheresse, les deux réserves attaquées permettent l’irrigation de près de 800 hectares de céréales, cultures fourragères pour le bétail, légumes de plein champ, en bio et en conventionnel. Si le préjudice financier est colossal, il va bien au-delà puisque ces attaques visent un modèle agricole dans son ensemble et avec lui des milliers d’agriculteurs engagés à remplir toujours plus durablement, l’assiette de leurs concitoyens, à l’heure où la production agricole française faiblit dangereusement et met en risque notre souveraineté alimentaire.

À ces attaques à répétition s’ajoutent des moyens de production de plus en plus contraints, des aléas climatiques de plus en plus impactant et des taxes de plus en plus élevées : à ce rythme, et sans soutien manifeste, ni mesure proportionnée des pouvoirs publics, c’est le déclin assuré de l’ensemble de l’agriculture française.

Dans le même temps, on nous prédit dans notre région, davantage de pluie l’hiver et moins l’été. Espérons que l’excès de pluie tombée depuis la mi-octobre et qui compromet très gravement les semis de céréales dans les terres hydromorphes, n’en constitue pas l’avant-goût ! Car ce pourrait être la double peine. Des semis d’automne contrariés par l’excès d’eau et des semis de printemps que certains agriculteurs pourraient devoir réduire faute d’avoir pu stocker l’eau tombée en excédent l’hiver.

Alors quoi faire ? Ne pas baisser les bras et poursuivre l’espoir qui nous anime de bien nourrir nos concitoyens avec les bons produits de chez nous. Eau rage, eau des espoirs…