Biofib'Isolation
Exercice 2014-2015
Cavac Biomatériaux, une activité défibrage en fort développement
On constate une sensibilité accrue aux matériaux biosourcés
Une usine, 2 métiers complémentaires
L’activité de la filiale Cavac Biomatériaux basée à Sainte- Gemme-la-Plaine est constituée de deux lignes de production bien distinctes : le défibrage (séparation mécanique des éléments des pailles) et le nappage (fabrication de panneaux de fibres végétales, dédiés notamment à l’isolation thermique). Sur la dernière campagne, la partie « défibrage » a connu un très fort développement (12 000 tonnes de pailles traitées contre 8 000 tonnes en 2013/2014). Cette dynamique résulte de la forte progression des ventes de chènevotte et de fibres techniques sur des marchés de plus en plus nombreux, tels que l’industrie automobile, la papeterie, le bâtiment, la distribution verte ou même les travaux publics (débouché original des fibres de chanvre utilisées comme souscouche des routes). En effet, les fibres de chanvre et lin disposent de nombreux atouts, en termes de résistance, de pouvoir isolant (thermoacoustique) et de légèreté par rapport à certains plastiques. Pour cette raison, les constructeurs automobiles font un gros travail d’innovation autour des fibres végétales comme le chanvre, pour remplacer les matériaux issus de la pétrochimie par ceux biosourcés. L’objectif est certes d’alléger les véhicules mais de valoriser leur impact bénéfique sur le plan écologique (produit renouvelable et recyclable). Aujourd’hui, Cavac Biomatériaux commercialise des fibres dites « techniques » (destinées à la fabrication de matelas non tissés) auprès de grands noms de l’automobile allemande (BMW, Mercedes). Mais les fabricants français s’y intéressent aussi : le tableau de bord de la nouvelle 308 Peugeot intègre déjà du chanvre.
Une météo « extrême » qui dessert la récolte de chanvre
La culture de chanvre a naturellement besoin d’eau pour faire de la biomasse. Après des semis plutôt bien implantés au printemps, les pluies du mois de mai suivies de conditions très sèches durant la période estivale ont conduit à une « petite » récolte de pailles en septembre 2015. La faiblesse du rendement moyen a surtout un impact sur les volumes de chènevotte. En revanche, les conditions favorables lors de la récolte ont favorisé un bon rouissage d’où une bonne qualité des pailles. Avec près de 1 800 hectares à disposition sur la dernière campagne, les perspectives 2016 restent donc prometteuses, avec encore une progression des surfaces recherchées en chanvre, pour reconstituer les stocks de paille et répondre aux développements en cours.
Ci -contre : Auparavant, le rouissage du chanvre s’effectuait directement dans l’eau ou dans les « mares à chanvre ». De nos jours, cette opération est réalisée en champ, les pailles sont laissées sur le sol pendant environ 15 jours.