Pôle AnimalExercice 2017-2018
De nouveaux marchés à sécuriser
L’exportation a le vent en poupe. Certaines filières sont porteuses, malgré un engorgement du marché des vaches de réformes et des cours bas. Face à des contraintes de travail, certains agriculteurs se posent des questions sur leur façon de produire ou spécialisent leurs élevages.
Cette année 2018 a été marquée par une dé-capitalisation importante des vaches allaitantes. Ainsi, on a observé une baisse de 2 % du nombre de vaches en région Pays-de-la-Loire et une diminution de 160 000 vêlages sur 2017. Cette tendance, une première depuis 15 ans, est le résultat du déclin du nombre d’éleveurs. Cette baisse structurelle a aussi entraîné une hausse du nombre de vaches de réforme (+7 % de vaches en plus entre janvier 2017 et janvier 2018) présentent sur le marché, ce qui a maintenu une pression sur les cours qui sont restés bas.
Face à la restructuration des élevages, des choix s’opèrent chez les producteurs. Les élevages se spécialisent orientant leur système naisseur engraisseur vers un système uniquement naisseur. Cette tendance a augmenté la disponibilité des broutards sur le marché et dynamisé cette activité au sein du groupement (+14 % en volume). La demande forte a maintenu un cours élevé (+35 € en moyenne sur l’année 2017-2018). C’est la première année depuis la création de Bovineo, que l’activité maigre double celle jeunes bovins.
Un marché plus diversifié
Parallèlement, les modes de consommation changent. Dicté par un consommateur zappeur, souhaitant acheter une viande transformée, le marché favorise le troupeau laitier et les prix de reprise. Les marchés ont donc repris des couleurs et ont limité la dé-capitalisation laitière malgré une baisse de la collecte de veaux d’environ 6 % sur deux ans. Bovineo a développé un contrat Herbeo afin de dynamiser et de mieux valoriser les veaux croisés, issus du troupeau laitier et élevés à l’herbe. Il permet une sécurisation des débouchés et garantit aux producteurs un prix minimum de l’animal deux ans à l’avance.
S’adapter et accompagner
Bovineo a évolué et a choisi de s’adapter à la demande des consommateurs tout en structurant la production. Ces derniers s’orientent de plus en plus vers les productions Bio (74 % consomment de la viande Bio occasionnellement). Afin d’anticiper les volumes futurs, de sécuriser et d’accompagner les éleveurs, Bovineo a étoffé son offre en agriculture biologique. Bovineo a donc renforcé son expertise (étude de projet de conversion, suivi technico économique, …) avec l’embauche d’un Technicien d’Optimisation de Production Bio. Pour aider les producteurs à franchir le pas, une aide à la conversion a été aussi développée. Lors de la période de transition, les animaux sont élevés en agriculture Bio mais non valorisés au prix du Bio. L’aide de Bovineo compense une partie de ce manque.
De nouveaux rapports avec la distribution
Dans ce contexte, le rapport avec les distributeurs doit rester fort. De nouvelles relations s’engagent avec une négociation de plus en plus directe entre le maillon de la production et celui de la distribution, et l’image du producteur est devenue primordiale. Bovineo y joue totalement son rôle en défendant les intérêts des éleveurs et créant des relations durables.
Hausse de l’export
L’exportation prend de l’ampleur en volume (+96 % au global cette année) et en nombre de pays, devenant un pilier important de notre travail. L’Italie et la Grèce restent dynamiques, malgré une demande saisonnière, et l’effet se ressent sur les cours jeunes bovins. La filière ayant connu un cours des broutards faible en 2016, un maïs de qualité et un coût de matières premières bas, a pu relever la tête après une année 2017 difficile. Suite à la détection de plusieurs cas dans l’Est de la France, la FCO a compliqué les relations à l’export sur le marché des bovins maigres. Les éleveurs ayant suivi les conseils de vaccination ont tiré leur épingle du jeu. Le secteur du bovin maigre a été dynamique (+85 %), tout comme celui des reproductrices laitières (+150 %).