Bottons-nous ensemble, nous en sortirons tous gagnants

Par Lucie Mainard Administratrice, Éleveuse de poules pondeuses

L’année 2022 touche à sa fin, riche de ses aléas. Dans ce contexte, de manière discrète ici, révolutionnaire ailleurs, la place de la femme dans nos sociétés n’a jamais été aussi discutée, observée, relayée. C’est comme si les crises successives que nous vivons nous poussaient à voir en la femme un repère fondamental. Même dans l’ombre, elle est là, en soutien indéfectible : chacun d’entre nous le sait.

Le Conseil d’Administration de Cavac souhaitait mettre en lumière celles qui constituent, au même titre que les hommes, une pierre angulaire de notre agriculture. « Les Bottées » sont nées comme une évidence, pour faire se retrouver ces agricultrices de notre coopérative qui œuvrent chaque jour à une certaine stabilité du monde agricole. Ensemble, elles pourraient faire porter plus haut et plus loin les voix de la féminisation des métiers agricoles. Intégrer « Les Bottées », c’est oser. Oser prendre du temps pour soi, oser s’exprimer dans un collectif, et pourquoi pas, s’engager. Lorsque Jérôme Calleau m’a donné carte blanche pour la création de ce collectif, j’y ai compris un signal fort : nous passions distinctement de la volonté à la concrétisation, impliquant à la fois des administrateurs, des agricultrices, et des salariés. Un nouveau réseau se forme, des rencontres s’opèrent, et une dynamique nait. 18 agricultrices ont participé aux rencontres organisées, découvrant la gouvernance coopérative et construisant au fil des échanges la feuille de route du groupe. Loin de l’entre-soi, Les Bottées profitent de la richesse des parcours et des productions de chacune pour se nourrir. Et je vous avoue que je prends beaucoup de plaisir à découvrir leurs histoires, et les valeurs humaines qu’elles portent.

Ambassadrice de l’agriculture au quotidien, élue en comité, ou bien encore Bottée, chaque agricultrice qui s’engage implique sa famille et ses collaborateurs. Pourtant, ce sont souvent les hommes que nous retrouvons dans les rôles de représentation. Alors que 25% des exploitants agricoles sont des femmes, quelques rares % sont élues. Et si, au sein de nos exploitations, nous questionnions régulièrement le rôle de chacun à l’extérieur afin de rendre les engagements plus équitables ? Plus profitables à chacun et au collectif ?