Le GroupeExercice 2014-2015


Retour sur l’exercice 2014-2015

1965-2015 « Un long chemin parcouru, même si l’actualité agricole nous démontre que rien n’est jamais acquis ! »

Entretien avec Jérôme Calleau, président du Conseil d’administration et Jacques Bourgeais, directeur général.

L’année 2015 est symbolique pour Cavac, qui a célébré son 50ème anniversaire

Jérôme Calleau : oui 50 ans ce n’est pas une date comme les autres et elle méritait d’être fêtée ; ce que nous avons fait le 12 juin au soir. Une occasion aussi, dans un contexte anxiogène, de positiver et de lancer notre nouvelle signature « positive agriculture »…

Ce sont 50 ans d’innovations permanentes ?

Jérôme Calleau : à l’heure du numérique, on finit par oublier en effet l’étendue des évolutions qui ont modifié en profondeur le monde agricole depuis 50 ans. Et la Cavac a accompagné, souvent anticipé ces changements technologiques et sociétaux profonds qui ont jalonné toutes ces années, par petites touches ou par suite de ruptures majeures (évolutions de la PAC, crises sanitaires…), auxquelles il a fallu s’adapter. Les contours et l’ADN de la Cavac d’aujourd’hui sont le fruit de cette histoire : une approche globale de l’exploitation rendue possible par notre polyvalence, une volonté de répondre à la diversité des attentes des agriculteurs, une sensibilité forte en matière de filières qualité, une offre de services moderne et innovante.

Et toutes ces évolutions ne vont-elles pas en s’accélérant ?

Jérôme Calleau : le progrès ne s’arrête jamais. Aujourd’hui les tracteurs avancent sans chauffeur et le « big data » va continuer à apporter son lot de révolutions dans le monde des cultures comme de l’élevage. Comme l’arrivée de l’électricité, l’émergence de ces robots et capteurs en tous genres peut faire peur. Mais c’est sans doute une clé pour être là demain et pour pouvoir attirer des jeunes qui naissent avec un smartphone dans les mains et qui seront des agriculteurs différents de leurs parents et de leurs grands-parents. Nous faisons d’ailleurs de ce sujet, le thème central de notre Assemblée Générale de fin 2015.

Mais on voit bien aussi que la modernisation en agriculture ne rime pas forcément avec réussite économique…

Jacques Bourgeais : c’est le bon dosage qui importe. Ni trop, ni trop peu. Les exploitations ont dû se moderniser (sous la contrainte parfois) et cela a été bénéfique (conditions de travail, productivité, bien-être animal…). Mais encore faut-il que les investissements soient toujours réalisés à bon escient et que le retour sur investissement soit bien au rendez-vous.

Or l’EBE/UTH (Excédent brut d’exploitation / Unité de travail humain) dégagé est très variable d’une exploitation à une autre pour une même production et ne permet pas toujours de couvrir les besoins ; ce qui rend certaines d’entre elles particulièrement vulnérables en ces périodes de turbulences. L’optimisation permanente des performances technico-économiques des exploitations constitue l’un des principaux défis à relever.

En quoi la Cavac peut apporter son appui ?

Jérôme Calleau : nous avons l’avantage de disposer d’une vision globale de l’exploitation. Si nous avons renforcé ces dernières années notre expertise en matière agroenvironnementale, nous devons aussi la renforcer sous l’angle de l’approche économique. Ce qui est en cours.

Est-ce que ce sera suffisant ? Quel regard portez-vous sur la situation de crise que traverse l’élevage ?

Jérôme Calleau : certainement que non, car le problème est complexe. L’élevage français est confronté à des difficultés, pour partie structurelles et pour partie conjoncturelles. En outre il n’y a pas une crise mais autant de crises qu’il y a d’espèces en crise : surproduction (lait – porc) et absence de dispositifs de régulation des marchés ; contraintes géopolitiques à l’export (Russie, Grèce…) ; différentiels de compétitivité qui vont croissants avec nos voisins européens ; baisse de consommation (lapin…).

Dans ce contexte, les résultats de Cavac au 30 juin 2015 ont-ils été à la hauteur de vos prévisions ?

Jacques Bourgeais : les difficultés des agriculteurs se matérialisent chez eux par des problèmes de trésorerie qui ont obligé à constituer des provisions prudentes au niveau de la coopérative : un million d’euros de dotations supplémentaires a été constitué au 30 juin, sur les encours agriculteurs en retard. Des mesures d’accompagnement (avec la cible prioritaire des jeunes et des éleveurs) ont également été actées, qui viennent affecter le résultat au 30 juin de la coopérative pour plus d’un million d’euros également.


L’optimisation permanente des performances technico-économiques des exploitations constitue l’un des principaux défis à relever.


L’exercice a néanmoins bénéficié d’un bon niveau d’activité avec une très belle récolte céréalière 2014 (tant en récolte d’été que d’automne) et des surfaces de productions végétales spécialisées (semences, légumes) jamais atteintes (ce qui n’est pas le cas de l’exercice qui vient 2015-2016). Ces éléments favorables ont permis d’atténuer les effets négatifs sur le résultat global, des filières animales, malmenées économiquement. Par ailleurs, les résultats de nos filiales ont été plutôt bons. Tout cela a permis de dégager un résultat net consolidé arrêté très prudemment de 5,8 millions d’euros et une capacité d’autofinancement consolidée à 20,4 millions.

Le bilan de cet exercice montre à nouveau à quel point la diversité des métiers sur lesquels le groupe est positionné, constitue un indéniable atout et apporte une résilience à son modèle économique. Et c’est un résultat qui permet de préparer l’avenir de façon sereine en restant sur un bon rythme d’investissements.

En matière d’investissements justement, quelles ont été les principales réalisations ?

Jacques Bourgeais : les investissements les plus importants ont à nouveau concerné le stockage des céréales avec la réalisation d’un silo de stockage de 40 000 tonnes avec 4 000 points de séchage par heure sur Fougeré en plein centre de la Vendée. Et puis nous considérons comme important d’aller chercher de la valeur ajoutée en aval de filières à notre portée et porteuses de sens et de perspectives. C’est dans ce contexte que Cavac vient de prendre le contrôle de la société Biofournil (après Bioporc l’année précédente).


La recherche de valeurs ajoutées pour nos sociétaires reste un élément central de notre stratégie.


Quels sont les axes stratégiques qui guident vos réflexions et vos actions ?

Jérôme Calleau : Les axes stratégiques qui ont guidé nos décisions de ces dernières années restent on ne peut plus d’actualité aujourd’hui. Face à des productions de masse confrontées à la concurrence de pays souvent plus compétitifs que la France, la recherche de valeurs ajoutées pour nos sociétaires reste un élément central : plus-values qualité, productions spécialisées sous cahier des charges. Nous savons que les métiers de l’amont agricole sont exposés (compression des revenus dans beaucoup de productions agricoles avec nécessité de mesures d’accompagnement souvent coûteuses pour la coopérative, contexte de réduction des intrants…). C’est donc préparer l’avenir de la coopérative que de travailler des leviers de croissance permettant d’aller chercher du résultat en aval de filières différenciatrices ou bien sur de nouveaux métiers innovants.

En conclusion quels messages souhaiteriez-vous délivrer ?

Jérôme Calleau : notre soirée des 50 ans du 12 juin dernier confirme s’il en était besoin, combien la proximité que nous entretenons avec nos adhérents reste une véritable force. Un ancrage au territoire avec une complicité sociétaires – salariés qui est la clé d’une relation durable et efficace. Nous entendons rester cette coopérative profondément ancrée au territoire en mesure de répondre de façon performante à la diversité des attentes et des façons de produire, des agriculteurs de la région. Je voudrais également terminer par un message d’espoir en direction des jeunes agriculteurs. L’agriculture a toujours connu des moments délicats. Le métier d’agriculteur est certes exigeant mais il reste oh combien passionnant. Et il y aura toujours de la place et la réussite à la clé, pour les personnes motivées qui ont l’envie permanente de progresser techniquement et qui savent gérer de façon prudente et anticipée leur exploitation. Des exploitations qui sont devenues des entreprises à part entière (a fortiori dans le contexte de concentration – agrandissements que nous connaissons et de volatilité croissante de l’environnement économique) à piloter comme telles.
Légende photo : Jérôme Calleau et Jacques Bourgeais répondent aux questions de Mac Lesggy lors de la soirée anniversaire de la coopérative.

 

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